Le jour de la réservation pour le POPB, j'ai hésité un peu trop longtemps (15 minutes environ) et puis tout est parti dans un temps record. Je me suis dit, tant pis ce sera pour une autre fois, peut-être...
Quelques jours plus tard, Daffy me phone au boulot, tout affolé, "Donne-moi ton numéro de carte bleue, viiiiiiiiite!!!!" Je connais François depuis quelque temps maintenant, je ne me pose pas trop de questions et je lui donne les chiffres de mon sésame perso. "J'ai accroché les résas pour AC/DC mais ma carte ne passe pas... Putain, ça rame... Bon, ça y est... ça a l'air d'être bon... OK, on a deux places pour Londres le 14 avril" me dit-il triomphant
"Ah? bon,"
rétorqué-je limite ahuri.
Voilà comment on se retrouve quelques mois plus tard sur la plateforme d'embarquement de l'Eurostar direction London St Pancras sans passer devant la célèbre centrale électrique de Battersea. Dommage, pour une fois que Waterloo était un bon souvenir...
Après être passés par le racket obligatoire des transports souterrains londoniens, on pose nos affaires au Travelodge à un jet de pierre de l'espèce de méduse qu'est l'immense O2 Arena.
C'est l'heure de décoller. On aura un peu de temps pour visiter les lieux, manger un morceau, boire un coup, passer au merchandising et rejoindre nos places.
Je ne saurai pas décrire cette salle. Comment dire? C'est comme un gigantesque Bercy avec un double Bercy au centre. La salle de concert elle-même doit faire quasiment deux POPB et autour, il y a comme une rue piétonne avec des bars, des restaus et des commerces de chaque côté. Le tout sous un dôme géant.
Puisqu'on parle du POPB, une petite remarque à destination du service de sécurité parisien. Sans faire de shopping, on peut facilement rejoindre sa place en 5 à 10 minutes depuis la porte principale. Sans commentaire.
On est placé à gauche de la scène à 5, 6 rangs du haut des gradins. Sujets au vertige s'abstenir. La pente est très raide et ça fout la trouille pendant quelques minutes après on s'habitue.
On est un peu haut mais on verra bien.
Un petit quart d'heure plus tard tout s'éteint, la salle est encore à moitié vide et The Answer commence son set. Personnellement, je ne connais pas. Les gars ont du jus. Le gars au chant me fait tout de suite penser à Robert Plant dans sa gestuelle, sa voix, sa chevelure abondante et le reste.
C'est du bon rock, rien à redire. La basse est bonne, on n'entend pas tellement la guitare. C'est toujours un peu frustrant. Faut juste espérer que ce sera différent dans une heure.
Tout est différent une heure après. La salle s’est remplie en 5 secondes dès que le Rock ‘N’ Roll Train entre en gare au travers d’un clip plutôt… suggestif.
Le son est hallucinant, je n'ai jamais entendu aussi bien une guitare dans un concert de cette ampleur. On entend chaque note sauf dans Let There Be Rock. L'ingé son a dû renverser sa bière au plus mauvais moment
Ça faisait plus de 25 ans que je ne les avais pas vu et bien rien n'a changé. Angus est toujours aussi remuant. Malcolm et Cliff Williams sont toujours bien sagement rangés de chaque côté de la batterie de Phil Rudd. Dès qu'il y a besoin de donner un petit coup de main à Johnson, ils monteront au même rythme et au même dixième de seconde jusqu'au micro.
Johnson lui par contre, est un peu à la ramasse. Et j'avoue que, ayant toujours eu du mal avec lui, c'est plutôt une bonne chose. Il n'arrive plus à forcer sa voix et c'est très bien comme ça.
La set-list fait la part belle au dernier album et c'est normal mais la confrontation entre les titres récents et les classiques est très cruelle. une fois de plus...
Le show est énorme. Angus était dans une forme éclatante : Duckwalk sur tous les solos, strip-tease sur The Jack, solo parfait après LTBR. Du très grand classique mais tellement parfait que c'est quasiment jouissif et au sens propre du terme.
Trop parfait? Peut être. Le show se termine et François et moi avons la même impression. Un certain sentiment de frustration. Pas seulement parce que c'est déjà fini mais aussi parce que l'ensemble manque de chaleur. Je ne parle pas des trois robots de la section rythmique. Hormis Brian qui communique bien avec le public en tapant dans les mains de quelques fans du premier rang, le reste aurait très bien pu être enregistré chacun sur une piste dans son studio perso. Aucun échange entre les boys. Pas une tape amicale, pas un regard complice, pas une main au cul,
rien.
Pas grave quand même mais bon c'est du Assdèce, du vrai. Les plus gros riffeurs du monde, les Number One.
Rock N Roll Train
Hell Ain’t A Bad Place To Be
Back In Black
Big Jack
Dirty Deeds Done Dirt Cheap
Shot Down In Flames
Thunderstruck
Black Ice
The Jack
Hells Bells
Shoot To Thrill
War Machine
Anything Goes
You Shook Me All Night Long
TNT
Whole Lotta Rosie
Let There Be Rock
Highway To Hell
For Those About To Rock (We Salute You)