OASIS - Paris Bercy - 3 mars 2009

Quand j’ ai découvert Oasis en 1994, je ne pensais pas qu’il faudrait attendre une bonne quinzaine d’années pour les voir enfin sur scène. De concerts annulés en éloignement géographique, ce n’est finalement que cette année que je me suis décidé. Il faut dire qu’en ce milieu des nineties le premier album des frères Gallagher m’avait fait l’effet d’une bombe. L’imparable Definetely Maybe, avec ses hymnes et son énergie adolescente avait réveillé en moi une flamme rock’n’rollienne un peu éteinte. Pensez que la même année le Quo sortait Thirsty Work … Pendant les quelques années qui suivirent, je suis devenu un vrai fan, compilant les Cds et singles avec leurs B-side si bien remplies (Street Fighting Man, elle vient de là) et leurs pochettes à l’artwork toujours impeccable… Une belle petite collection ... Même si on peut penser qu’Oasis n’est qu’un groupe de recyclage de tout ce que nous a donné le rock, ils le font avec un talent indéniable, y ajoutant le piment de la relation de Liam et Noel, les frères infernaux. Bref, c’est donc avec une certaine appréhension mais non sans une grande émotion que j’abordais ce concert, auquel j’avais convié notre cher président… RDV dans notre annexe habituel de Bercy pour les dernières nouvelles, une petite mousse et direction la sallle, gradins côté gauche de la scène, pas trop haut mais trop haut quand même pour apprécier les écrans derrière la scène, la faute à un light-show bizarrement incliné. Glasvegas, dernière coqueluche en date en provenance du Royaume-Uni (d’Écosse en particulier) est dèjà sur scène. Pas grand-chose à dire, difficile de juger un groupe qui ne bénéficie pas de conditions optimales, en particulier en terme de son, pour s’exprimer. La batteuse joue debout sur un gros tom, une caisse claire et une cymbale, le chanteur ose se prendre le chou avec un spectateur au risque de se faire huer mais finit par emporter le morceau… des 10 premiers rangs de la fosse car derrière ça ne bouge pas… Une demi-heure et puis s’en vont… La fosse est remplie, mais vraiment remplie, d’un seul tenant, impressionnant… Quand les lumières s’éteignent et que retentit l’intro (Fuckin In The Bushes), de grosses vagues agitent les vingt premiers mètres. Et quand ils attaquent Rock’n’roll star, les premières victimes sont évacuées de la fosse à un rythme soutenu. Les gros bras de la sécurité n’hésitent pas à plonger pour aller à la pêche. Faut dire que le spectacle est plus souvent dans la salle que sur scène, Oasis étant un groupe plutôt statique sur scène… Noel ne bouge quasiment pas de son pied de micro, sauf pour changer de guitare ou régler son ampli. Liam, parka verte à capuche sur le dos, son éternel tambourin à la main chante et puis se retourne immobile pendant de longues secondes, contemplant les écrans. Sur un titre, il passe devant les retours (et oui Oasis joue avec des retours sur scène…), se cale sur la gauche de la scène et fixe la foule sans bouger pendant deux bonne minutes… Il fait valser son micro avec son tambourin à trois reprises. Ambiance…Quand c’est son frère qui chante, il s’éclipse en coulisse Le concert est lancé depuis une petite demi-heure quand, à l’attaque du très psychédélique To Be Where There Is Life, de leur excellent dernier album, un gros problème de son (la sono se met à cracher des décibels sur la gauche, là où on se tient), obligeant le groupe à s’arrêter et à quitter quelques minutes la scène. Un type vient nous informer qu’il y a un problème avec la sono (merci, on n’avait rien remarqué…) et nous rassure, ils vont revenir. Re-belote un quart d’heure plus d’heure pendant Slide Away, là c’est toute la sono qui rend l’âme, laissant le groupe seul avec ses retours, Liam met même un certain temps à comprendre ce qui se passe. Connaissant les frères Gallagher, on craint le pire, genre on arrête, basta ! Liam traite les responsables d’amateurs. La tension est à son comble, l’ambiance dans la salle un peu plombée, mais force est de reconnaître qu’ils font tout pour la faire redécoller, jusqu’au final imparable Wonderwall/Supersonic qui fait se lever tout Bercy. Liam fait monter une jeune fille sur scène pour une étreinte furtive. C’est déjà l’heure du rappel et Noel revient chanter le magnifique Don’t Look Back In Anger, seul véritable moment d’émotion et de partage avec le public qui reprend en chœur. Puis vient l’envoûtant Champagne Supernova, mon morceau préféré, avant le final délirant I Am The Walrus des Beatles.
Alors? Une impression mitigée… Oasis est un grand groupe de rock, pas de doute, ça envoie, comme dirait l’autre. Mais il leur manque ce truc qui transforme un concert en moment inoubliable, une relation plus fraternelle avec un public conquis d’avance (pensez qu’ils vont remplir 3 Wembley Stadium en juillet). Ou alors c’est que je suis trop vieux (déjà ?) ou bien pas anglais. Allez savoir. J’y retournerai, peut-être…

Set-list :
(Intro) Fuckin In The Bushes
Rock'n'Roll Star
Lyla
The Shock Of The Lightning
Cigarettes & Alcohol
The Meaning Of Soul
To Be Where There Is Life 1er problème technique
Waiting For The Rapture
The Masterplan
Songbird
Slide Away Second problème technique
Morning Glory
Ain't Got Nothing
The Importance Of Being Idle
I'm Outta Time
Wonderwall
Supersonic
Rappel :
Don't Look Back In Anger
Falling Down
Champagne Supernova
I Am The Walrus