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 interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW

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Frenchy
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Eric
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MessageSujet: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 17:02

Un grand nombre d’aspects ont contribué au devenir de R.A.O.T.W. et de toute évidence, quand j’y repense, je dois bien reconnaître et admettre ma responsabilité quant au son de l’album. Je pense qu’en ce qui concerne le son de l’album vinyle, votre description est très fidèle. Le son est léger et manque de consistance dans le bas du spectre et, sincèrement, je tiens à m’excuser auprès de tous ceux qui ne l’ont pas apprécié. Cependant, je trouve que le son des singles était super, en particulier quand on l’écoutait sur Radio 1 en AM à l’époque. Pour ce qui est des ventes, je suis content qu’il ait bien marché (pour ma part, j’étais payé au forfait !) ; mais surtout, il a lancé le groupe vers de nouveaux horizons et a attiré de nouveaux fans - même si, je le réalise maintenant, il a éloigné nombre des fans les plus fidèles des albums précédents. Pour être tout à fait honnête, je ne me souciais pas le moins du monde en ce temps-là de l’impact qu’il aurait. J’étais tout simplement heureux d’être assis à côté de Pip et de travailler avec un groupe formidable.

Quoi qu’il en soit, j’aimerais vous raconter comment l’album a commencé, vous confier mes souvenirs et des détails qui, quand on prend en compte le contexte, peuvent permettre de mieux comprendre les points que vous avez soulignés.

En 1977, j’étais un petit jeune de 21 ans et je travaillais depuis deux ans environ comme ingénieur du son pour Pip. Notre première rencontre avec Status Quo a eu lieu dans la maison d’Alan Lancaster à Coulsdon, dans le Surrey. Ce fut une réunion fructueuse, nous avons écouté des versions de démo des chansons et, à cette occasion, j’ai longuement parlé avec John des sonorités de batterie et du fait qu’il souhaitait ajouter des toms supplémentaires à son matériel. Je me semble qu’à ce moment là, il y avait dans le groupe des clans bien définis pour l’écriture et les progrès de la technologie commençaient à permettre la production de démos très abouties – ce qui, à mon avis, est devenu un problème au fil du temps. La réunion s’est bien terminée et je me souviens avoir été très impressionné en voyant Rick partir au volant d’une magnifique Rolls Royce Silver Shadow. Je le revois encore, dans ses jeans délavés, montant dans cette voiture alors que moi, je me disais intérieurement « m… alors, qu’est-ce que j’aimerais posséder une voiture comme celle-là ». À l’époque, j’étais très jeune et très impressionnable, et aussi vachement content d’être sur le point de travailler sur un album de S.Q.

Le premier studio que nous avions réservé pour enregistrer se trouvait à Dublin, en Irlande. La raison pour cela était que Rory Gallagher venait d’y faire un album et, à cette époque, il avait le même manager que S.Q.
En 1972, j’avais travaillé sur un album comme opérateur d’enregistrement avec Rory Gallagher (Blueprint) aux Studios Marquee et, à cause de cette expérience, je ne me suis vraiment pas posé de questions sur le studio. Le matériel a été envoyé en Irlande par route et ferry, et nous, nous avons pris l’avion et nous sommes installés au Jury’s Hotel, un endroit intéressant, plein de touristes américains.

Le premier matin, à notre arrivée au studio, ç’a été le choc. Le studio était très bas de plafond et tout petit. Nous avons commencé à régler le son, mais il n’y avait rien à faire : ce studio d’enregistrement ne convenait pas pour Status Quo. Au bout de deux journées frustrantes, nous avons décidé de laisser tomber. Nous avons bien cherché d’autres studios en ville, mais avons fait chou blanc.
Le matériel est reparti en Angleterre par la route ; nous, nous avons repris l’avion pour Londres et nous nous sommes mis à la recherche d’un autre studio en dehors du Royaume-Uni. En effet, le groupe s’était vu conseiller par des comptables, pour des raisons fiscales, d’aller enregistrer ailleurs qu’en Angleterre.
Sans aucun doute, nous aurions pu trouver un grand nombre de grands studios à Londres, mais il n’en était pas question.

Avant Status Quo, Pip et moi avions travaillé au Manor dans l’Oxfordshire, un studio Tom Hidley Westlake Audio, en fait le second studio Westlake Audio Room du Royaume-Uni après les Threshold Studios à West Hampstead.
Ce qui était formidable dans ces salles de régie, à l’époque, c’était leur similarité et leur agencement. Il y avait une cohérence dans la conception de chaque régie comme jamais nous n’en avions vu auparavant. Nous avions senti tous les deux qu’il vaudrait mieux trouver un autre studio Hidley en Europe à cause de cette cohérence. Au moins, nous pourrions bénéficier d’un niveau de qualité connu car identique à ce que nous avions expérimenté par le passé.
Je me suis renseigné auprès de Tom Hidley sur les autres studios qu’il avait conçus en Europe et qui seraient donc à proximité de Londres en avion. Il m’a suggéré un studio tout neuf dans le sud de la France et qui semblait parfait. Nous sommes entrés en contact avec ce studio et nous étions presque décidés à nous y rendre, jusqu’au moment où la question de l’alimentation électrique a posé problème. Apparemment, les employés de l’EDF partaient en vacances pour le mois d’août et la nouvelle connexion n’était pas prévue avant leur retour en septembre !
Enfin, nous étions déjà sur le départ et avions besoin de trouver rapidement un autre studio. Après une autre discussion avec Hidley ou Dave Hawkins (son agent européen), le studio Bohus à Kungalv, près de Göteborg, en Suède a été proposé et il a été décidé que ce serait le studio où l’on enregistrerait l’album. Ce studio était à l’époque la propriété d’un groupe appelé Streaplers, très connu en Suède. Ces gens étaient tout simplement merveilleux et ils ont tout fait pour que nous nous sentions chez nous.

C’était formidable de travailler dans ce studio, même s’il était un peu isolé : il était plutôt loin de l’hôtel. Le seul autre problème était que la Suède est l’un des endroits les plus chers où je sois jamais allé et sortir le soir pour dîner était très onéreux. Heureusement, Dale, la femme d’Alan, est venue à notre secours et, avec Lyne, elles nous ont préparé des repas fabuleux au studio, ce qui nous évitait d’avoir à sortir. Techniquement, le studio Bohus était top : table de mixage Harrison, un grand nombre de micros et de magnétos Ampex. Nous disposions d’une grande salle à isolation phonique sur la gauche de la salle de régie pour la batterie et d’un studio principal pour le reste du groupe. La seule chose que j’aurais changé, c’était la moquette rouge bizarre dans la principale salle d’enregistrement. Un sol en parquet massif aurait été beaucoup mieux mais à part cela, il y avait un grand sauna pour se relaxer tard dans la nuit (il me semble me souvenir d’une belle suédoise blonde qui était manager à ce studio – des photos du Sauna Bob Y.?)

Comme Pip l’a dit dans des interviews, on avait fait appel à lui afin d’obtenir un son « propre ». A cette époque, en matière de conception de studios et d’enregistrement, la tendance était à l’isolation de chaque instrument pendant l’enregistrement. Les espaces d’enregistrement étouffaient beaucoup plus le son et comportaient des sections dotées de multiples box. Il était ainsi possible d’introduire une piste de guitare sans que le son change parce qu’il n’y avait pas de batterie, de basse ou de seconde guitare pour venir baver sur la piste de guitare. C’était l’exact opposé de la façon dont les précédents albums avaient été enregistrés chez IBC où, d’après ce que j’ai compris, ils installent tout dans la même salle, les stacks Marshall, la basse, la batterie, et le son se propage librement (rétrospectivement, on peut constater que cette méthode convient mieux à Status Quo qui y est effectivement revenu après R.A.O.T.W.)

Ainsi, le premier jour, nous l’avons passé en réglages, mises au point et installation de la batterie de John, puis nous avons commencé à jouer la première chanson à enregistrer. Tout a commencé du tonnerre et puis d’un seul coup, on a entendu un énorme fracas sortir des moniteurs, et John a traversé la régie en vociférant et il est parti. Quelque chose l’avait mis hors de lui, soit l’arrangement, soit le mix de son casque, soit encore le fait d’être séparé des autres, difficile de savoir dès le départ. C’était la première fois que j’étais confronté à la manière de communiquer de John quand il se sent frustré par quelque chose. En fait, il s’est avéré qu’il n’était pas satisfait des nouvelles caisses que nous avions ajoutées, donc nous avons modifié l’agencement de son matériel et nous avons continué. Je dois dire que John et moi avons passé de nombreuses heures ensemble pendant l’enregistrement de cet album-là et de ceux qui ont suivi. J’ai toujours eu le sentiment que nous étions faits pour nous entendre. Bien après qu’il a quitté Status Quo, nous avons fait ensemble l’album “Partners In Crime” et, même s’il n’a aucun rapport avec Status Quo, l’album a été enregistré sans aucun incident du type de ceux que nous avons connus quand il faisait partie du groupe. C’était un formidable batteur pour Status Quo quand il était en forme et à fond dans sa chanson. Je crois toutefois que c’est son manque de constance au fil du temps qui a frustré Francis. Sur 1-9-8-2, d’après ce que j’ai lu, la même situation s’est répétée : John s’est senti frustré et il a quitté les lieux. Je me suis parfois demandé si les choses se seraient passées de la même façon si j’avais été là. Autrefois, j’arrivais à calmer le jeu, je passais du temps avec John, et on continuait, mais c’est Alan, je crois, qui les a poussés à vouloir se produire eux-mêmes à partir de 1982.
Hola ! Je viens de faire un bond en avant de quelques années. Revenons donc à R.A.O.T.W.
Comme cela a été écrit à juste titre, reprendre le R.A.O.T.W. de John Fogerty fut l’idée de Rick, à un stade avancé de l’enregistrement. Ce fut là une idée brillante de sa part et, tout d’un coup, le titre de l’album et la campagne marketing ont vu le jour.
Une fois enregistrées toutes les parties du groupe, nous sommes revenus à Londres pour continuer les overdubs avec d’autres musiciens afin de préparer le mixage.

Quand nous sommes rentrés au Royaume-Uni, nous avons commencé à travailler encore plus longuement, en particulier pendant le mixage. R.A.O.T.W. a été mixé à Threshold Studios et nous l’avons terminé vers 8h00 du matin. La table de mixage était une API avec du matériel 3M M79.
Ce sont de super magnétos pour la chute de son à cause du tout petit espace entre les têtes d’effacement et d’enregistrement, mais le mécanisme de transport est affreux. On a eu un problème de tension de bande pendant le mixage et ça nous a presque bouffé la piste 24.
Nous sommes ensuite partis aux studios Marquee et avons poursuivi le mixage là-bas pendant quelque temps, donc il y a eu à nouveau un changement.

Vers cette époque, je suivais aussi un régime prescrit par un médecin de Harley Street pour perdre du poids !
Si, si …. Et je n’étais pas le seul à ce moment-là. Je pense que c’est l’effet des cachets qui m’a fait mettre plus de médiums et d’aigus sur les mix. Ensuite, nous avons vraiment mis l’accent sur le mixage du son mono pour Radio One et avons utilisé à cet effet une petite enceinte Auratone qui ressemblait à une bonne enceinte de radio. Ajoutez à cela qu’au moment du master, nous avons fini avec environ 24 minutes de temps par face, rien d’étonnant à ce qu’on ait perdu du contenu grave.
Bon, d’accord, je devrais donner un peu plus d’explications. Sur les disques en vinyle, il y a toujours une restriction quant à la longueur des chansons sur une face. Essentiellement, plus il y a de basses/de niveau sur un mix, moins il y a de temps audio sur le disque. Donc, pour obtenir 24 minutes sur une face, il faut réduire les basses ou le niveau. La durée d’écoute optimale est d’environ 19 minutes par face. C’est la raison pour laquelle j’ai toujours eu le sentiment qu’en ce qui concerne les disques en vinyle, les 45T sonnaient mieux que les albums.
Après, lors du mastering, un master de production a été réalisé qui reflétait tous les changements d’égalisation et de niveau sonore effectués, et cette bande a ensuite été copiée et utilisée par les studios de mastering de Phonogram du monde entier pour y repiquer d’autres masters. Je ne connais pas Tim Turan, mais je crois savoir qu’il a fait un boulot d’enfer pour le remastering du CD ; toutefois, je me demande s’il a repris toutes les bandes sources ou s’il ne s’est pas simplement contenté des masters de production ?
Je pense qu’à l’époque où cela a été fait, cela aurait constitué une réelle opportunité de faire un remix de R.A.O.T.W. pour le CD et de l’appeler “The Raw Mix Version”. Pip et moi aurions certainement pu la mixer complètement différemment en insistant sur les pistes d’origine que nous avons rapportées de Suède.
À mon avis, il aurait dû n’y avoir que 10 chansons sur cet album, mais nous avons un problème de publication concernant les auteurs (au sein du groupe) qui souhaitaient obtenir des parts égales – au sujet de quoi Francis s’est exprimé par écrit. Donc, avec les chansons d’auteurs extérieurs au groupe, cela faisait 12 morceaux – beaucoup trop pour un 33T. Voilà. – Alors, ne posez pas trop de questions la prochaine fois, vous m’en demandez trop !

Fin PART I
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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 17:03

PART II


J’ai d’abord reçu un appel d’un vieil ami, David Oddie. Il avait supervisé un album que j’avais fait avec Graham Bonnet en 1976 (GB devait par la suite rejoindre Rainbow, Michael Schenker et Alcatraz). David Oddie avait aussi été co-producteur d’un single enregistré par mon ancien groupe semi-professionnel, The Sovereigns (vers 1965, je crois).
Il m’a appelé de manière totalement inattendue et m’a demandé si cela m’intéresserait de travailler avec Graham, que je connaissais bien en tant que voix des Marbles (Only One Woman).
L’album suivant, qui fut enregistré en différents endroits avec comme ingénieur du son mon grand ami John, mon ingénieur du son habituel, s’est fait dans la joie et a été vivement acclamé par la critique (j’en suis d’ailleurs toujours très fier !). Il a très bien marché en Australie. (Pour parler d’autre chose, je suis actuellement en discussions avec Graham au sujet de la possibilité pour nous de retravailler ensemble.)
Graham était alors managé pour Quarry Productions par David Oddie, de l’équipe de managers de Status Quo.
Quoi qu’il en soit, David m’a mis en contact avec Colin Johnson, le manager personnel du groupe. Celui-ci m’a dit que les gars avaient apprécié l’album de Graham Bonnet, en particulier le son de la guitare, et il m’a demandé si cela m’intéresserait de produire Status Quo ?
Mais qui est-ce que cela n’aurait pas intéressé ?
J’ai rencontré un peu plus tard Frame et Rick dans la nouvelle maison de Francis, dans le Surrey (c’était une maison magnifique, et je me souviens avoir entendu Frame dire qu’il aimerait bien pouvoir se payer une telle maison - elle avait coûté 50 000 £).
La première réunion devait durer une heure, mais au bout de 3 heures, les gars m’ont suggéré de dire à mon chauffeur de rentrer chez lui !
On a vraiment bien accroché. On a bavardé, fait des blagues, joué verbalement au chat et à la souris, et je me suis rendu compte que nous avions le même humour (cynique ?) et qu’il était évident que nous pouvions nous entendre et travailler ensemble. On a parlé musique et influences, mais très peu de l’album à venir. L’objectif de cette rencontre était tout simplement de savoir si nous pouvions établir de bonnes relations personnelles. Je pense que cet aspect est essentiel et souvent mis de côté. Si vous êtes incapables de bien vous entendre personnellement, vous avez devant vous un sacré mauvais moment à passer !!

Mon manager David Walker et moi avons ensuite rencontré CJ (Colin Johnson) pour déterminer quelles étaient les attentes pour ce nouvel album. Gardez à l’esprit qu’à ce stade, on l’appelait simplement "l’album". RAOTW n’est devenu son nom que beaucoup plus tard.

Il m’a été dit très clairement que nous devions démarrer avec une toile totalement vierge. Ils souhaitaient un son "clean", une orientation plus commerciale et, si possible, quelque chose qui pourrait plaire au marché américain que nous n’avions pas conquis jusque-là.

La rencontre suivante a eu lieu dans la maison d’Alan, à Coulsden. Juste lui et moi. À nouveau, nous nous sommes bien entendus. Nous avons juste écouté des démos et nos disques favoris.
Peu de temps après, une autre session ambulante a été organisée chez Alan. Nous avons installé le groupe, en partie à l’intérieur et en partie à l’extérieur du garage qui surplombait sa piscine. C’est la première fois que John (Eden) s’est pointé pour voir ce qui se préparait !!

Je me souviens qu’une fois installés, ils ont simplement joué un peu ensemble (il me semble qu’il s’agissait des morceaux anciens, comme Don't Waste My Time). Et là j’ai pensé « P---, quel feeling ».
J’avais déjà pu apprécier Status Quo en tant que spectateur, mais c’était intéressant de voir de près ce qui faisait EXACTEMENT l’unicité des morceaux de Status Quo. Et croyez-moi, c’est l’interaction subtile des techniques de Rick et Frame dans un morceau qui les rend si uniques !

Nous avons ensuite parcouru quelques démos et les gars ont proposé des chansons pour l’album. C’est là que j’ai commencé à comprendre le fonctionnement du groupe, mais ça, c’est une autre histoire ! J’ai fait remarquer à CJ que nous aurions de graves problèmes au niveau du son si nous tentions d’insérer dans l’album les chansons de tout le monde, mais.......

Je me souviens que John (Spud) aimait tout particulièrement jouer Baby Boy car ce n’était pas la norme, et il adorait le jouer à contre-temps, presque une demi-pulsation rythmique.
RAOTW n’était même pas au programme à ce stade.

Après cela, nous nous sommes mis d’accord pour travailler ensemble et nous avons commencé à faire les arrangements.
Comme l’a dit PP, nous avons commencé la saga en partant à Dublin. L’endroit était fabuleux- avec la Guiness et ce sens de l’humour si particulier !
Francis et moi nous nous souvenons encore de la fois où on était au restaurant du Jury’s Hotel. Là, je demande au serveur comment est le canard et le gars me répond très sérieusement : « C’est un petit oiseau, à peine moins gros qu’une poule.....! »
Sans parler du maître d’hôtel mettant le feu à un jeune apprenti auquel il apprenait à faire des Irish Coffees !!!

Ç’a été un feu roulant de blagues et d’argot rimé, mais tout cela a contribué à construire une relation personnelle très solide.

Quelle honte, ce studio !! Disons, pour faire simple, qu’il était basique. Il était très difficile de s’habituer aux moniteurs (je ne me souviens même pas de la marque), alors j’ai demandé à mon assistant Keith d’aller chercher mes JBL 4320 et de me les rapporter.
De toutes façons, ça ne fonctionnait toujours pas, alors nous avons tout abandonné et sommes repartis à Londres pour reprendre nos activités.
(Autre note : En y repensant, je me dis souvent que la production à Dublin aurait pu avoir des résultats différents, plus favorables – un son plus brut, moins "léché". Seulement voilà, ce n’était pas cela qui était à l’ordre du jour !)

Et comme JE l’a expliqué, nous avons beaucoup travaillé au Manor (le superbe studio de Richard Branson dans sa maison à la campagne). J’avais aussi un accès privilégié chez Threshold, le superbe studio privé des Moody Blues dans l’immeuble Decca à West Hampstead (j’ai beaucoup travaillé pour Decca et, ironie du destin, j’ai par la suite fait deux albums avec les Moodies).

Le dénominateur commun de ces studios était le design Westlake Audio de Tom Hidley. Tom avait conçu des studios partout aux États-Unis (The Record Plant, Westlake Audio, etc.) et on commençait à en trouver quelques-uns en Europe. Le Manor et Threshold étaient les premiers.
La mode à l’époque (particulièrement aux États-Unis) était aux environnements insonorisés, bien cloisonnés (par ailleurs, souvenez-vous que l’on m’avait martelé la nécessité d’un enregistrement qui plairait aux américains). Toutes les salles étaient configurées de manière à présenter une courbe de réponse en fréquence aussi plate que possible.
Alors que des salles à échos (très vivantes) auraient pu ajouter tant d’autres éléments à l’équation, cet amortissement phonique des espaces d’enregistrement et de régie servait à créer une situation dans laquelle vous pouviez construire des installations similaires partout dans le monde, entièrement compatibles les unes avec les autres. En d’autres termes, en utilisant un studio Westlake, nous pouvions enregistrer en Suède, mais faire le mixage à Londres et continuer à reconnaître ce qu’on avait sur les bandes !

Nous avons posé des questions tout autour de nous et avons finalement réservé aux Studios Bohus à Göteborg. Comme l’a souligné PP, les propriétaires étaient des gens vraiment formidables et le studio tout à fait au niveau souhaité.
À ce stade, j’aimerais préciser que mon premier choix en matière de studio était l’Olympic à Barnes. Ce studio était superbe d’un point de vue technique, mais sa principale salle d’enregistrement était ouverte, vivante et vibrante.
Comme je l’ai déclaré à maintes reprises, il existait au Royaume-Uni de nombreux autres studios plus appropriés pour enregistrer (notamment le Marquee où PP travaillait et dont j’avais été très satisfait), mais il n’en était pas question. Il fallait absolument que Status Quo enregistre à l’étranger, un point c’est tout.
Le sachant, nous avons décidé d’un commun accord de nous rendre là où nous pourrions au moins garantir une certaine uniformité, et c’est ainsi que le studio Bohus fut réservé.
Souvenez-vous : à aucun moment, lors du briefing, il n’avait été question de reproduire EXACTEMENT le son de Status Quo jusqu’à présent –nous commencions une toute nouvelle partie.

La date de début a donc été fixée, les billets d’avion, le studio et les hôtels réservés... et Spud a fait une crise d’appendicite !!
Une fois enfin arrivés à Göteborg, nous sommes descendus à l’hôtel Esso Ramada, avons pris une journée pour nous installer, et puis, le jour de la première session, j’ai reçu le matin au réveil un appel de Bob Young : « Bonjour Pip, il est 9 heures du mat’ et Elvis est mort!!! »


voila....


roi
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Scottish Helen

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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 19:39

Merci beaucoup thumb1

Ca dura longtemps study biggrin mais j'ai lu tout du rapport !
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Eric

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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 21:24

Merci, Bruno, de nous faire partager ça ! Superbe reportage ... thumb1
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Scottish Helen

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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMar 23 Sep 2008 - 21:43

MERDE......maintenant j'ai vu que le rapport est aussi sur le forum anglais disturbed nuts Il ne fallait pas que je tout lis en francais...............j'ai lu et j'ai lu et j'ai lu study study study en francais. Ce ne fait rien.......maintenant mon francais est meilleur....mais j'ai mal de tête Rolling Eyes biggrin

P.S. Merci beaucoup pour la traduction en francais, Bruno. C'est superbe pour les fans francais de lire et pour moi pour mon francais. J'ai bien appris !!!


Dernière édition par Scottish Helen le Mer 24 Sep 2008 - 7:05, édité 2 fois
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malcolmyoung

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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMer 24 Sep 2008 - 0:00

Super, chouette interview @@@

Très intéressante
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Frenchy
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Frenchy


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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMer 24 Sep 2008 - 8:49

Interessant riche d'enseignement..Min prejidin merchi ! thumb1
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philob59

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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMer 24 Sep 2008 - 8:50

Oui, vraiment intéressant ! thumb1 La face cachée d'un groupe... Et que de souvenirs pour toi, Bruno... clap
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Ph. E




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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMer 24 Sep 2008 - 10:01

Excellent, thumb1 thumb1 thumb1
Voila qui nous fait encore plus regretter que le groupe n'ouvre ses archives que très parcimonieusement bof
Bruno, t'es un namour Quofrance
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Omarquo

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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeMer 24 Sep 2008 - 13:44

@@@ Quofrance
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michel




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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitimeLun 29 Sep 2008 - 15:59

Superbe. J ai vraiment pris du plaisir à lire cet interview. thumb1
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MessageSujet: Re: interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW   interview PIP WILLIAMS / JON EDEN / Enregistrement ROATW Icon_minitime

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