The Loner , Le père du Grunge, le gigantesque Neil Young
J’aime Neil Young. Ce gars la ne s’explique pas, il se vit ! Décidé à la dernière minute, direction Colmar et sa célèbre Foire aux Vins ( une autre bonne raison d’y aller ! )
Qui se rappelle de son magnifique concert donné à l’Ile St Germain…il y a bien longtemps deja..C’etait pour moi, la première fois puis il y a eu un Bercy avec le Crazy Horse et puis plus rien jusque il y a quelques jours !
Le temps a passé, les concerts, les salles, les styles de musique mais revoir Mr Neil Percival Kenneth Robert Ragland Young restera pour moi un souvenir très émouvant, magique .
Colmar est bourré à craquer, près de 10 000 personnes. La scène captive mon attention, on y retrouve tout le délire créateur de notre homme. Un coté vieux garage, des objets abandonnés en vrac, la fidèle statue indienne sur le coté droit de la scène , un chevalet qui servira à poser les tableaux animant chaque nouvelle chanson., un piano à queue assez pop art, et de l’autre coté, un piano droit honky tonk de cabaret ..Des lettres lumineuses sur le fond de la scène.On a l’impression de se trouver sur un tournage de film avec ces gros projecteurs
L’atmosphère est bohème et chaleureuse. On sent qu’il va se passer quelque chose de « spécial «
Je vais (re) découvrir un artiste unique. A 63 ans Neil Young continue de vivre, d’écrire, de jouer, avec une énergie incroyable. Certaines de ses chansons ont marqué mon adolescence et c’est déjà beaucoup.
21h03 : je passe volontairement la première partie indigne des moments que nous allons vivre ce soir.
Le groupe arrive tranquillement sur la scène , petit changement par rapport à la tournée récente qui était passé par Paris et le Grand Rex, Chad Cromwell remplace Ralph Molina à la batterie..mais sont présents les fidèles de la première heure Anthony Crawford à la guitare et aux chœurs ( avec Pegi Young, madame à la ville) , Ben Keith à la pédale steel, orgue et vocaux..L’ambiance est donnée avec à l’intro LOVE AND ONLY LOVE , première constatation, la tournée a changé, nous ne sommes plus dans la configuration de l’hiver dernier et le spectacle du Grand Rex en deux parties ( Acoustiques / Entracte / Electrique ) Ceux qui s’attendaient à un spectacle empli de guitares acoustiques et de belles harmonies vocales attendront encore un peu. L’image est saisissante des le deuxième classique HEY HEY MY MY, avec ce chanteur ayant l’age d’être le grand père d’une bonne partie de l’assistance et qui faisait plier sa guitare sous ces coups et riffs rageurs.
On remonte le temps encore un peu pour ce troisième morceau EVERYBODY KNOWS THIS IS NOWHERE,
Enchaîné avec POWDERFINGER et le tout nouveau SPIRIT ROAD . Neil Young sautille de partout, fait remarquer à son groupe que dans un coin de l’amphi de Colmar, on peut voir une magnifique pleine lune , quelle ambiance !
La voix est la, et Neil Young enchaîne les tubes avec le magnifique CORTEZ THE KILLER et CINNAMON GIRL..Ce morceau, je l’ai vécu , solo de guitare sur ……2 cordes, oui, solo d’une note mais en utilisant le vibrato, toutes les notes étaient différentes, c’était fou de le voir triturer sa guitare comme ça.Ce morceau date de 40 ans ! il n’a rien perdu de sa force de frappe, tant il est marqué par une euphorie démesurée.
Marques des très grands, enchaînements sur une période plus calme, avec le magnifique OH LONESOME ME très émouvant , sur sa guitare Martin, ( periode After the gold rush) , le groupe est à sa disposition et le public depuis longtemps à ses pieds. Il fait ce qu’il veut .
Instants magiques à suivre, Neil Young se dirige vers son harmonium perché en haut, derrière la scène , un filet de lumière sur lui et le début de l’hymne à la terre avec MOTHER EARTH..On pleure dans les premiers rangs, on se regarde et nous savons tous que l’instant est UNIQUE.
« « Oh, Mother Earth,With your fields of green,Once more laid down,by the hungry hand,
How long can you give and not receive,And feed this world ruled by greed “”
Oh, freedom land,Can you let this go,Down to the streets,where the numbers grow
Respect Mother Earth,and her giving ways,Or trade away,our children's days “”
Recueillement comme jamais je n’ai vu ( entendu ?) à un concert..Enorme..
Puis période Harvest avec le poignant THE NEEDLE & THE DAMAGE DONE , perle suspendue entre respiration et soupir, des pages lyriques , une merveille qui provoque les frissons attendus en honneur à son disque à ce jour le plus vendu ( HARVEST ) Il avait à l’époque enregistré cet album en chaise roulante du à des problèmes de colonne vertébrale. On écoute religieusement. Et les applaudissements montrent le degré intense d’appréciation du public.
Suivront UNKNOWN LEGEND de l’album Harvest Moon et WRECKING BALL seul au piano.
Moment attendu , avec HEART OF GOLD suivi d’une ovation de Colmar debout.
OLD MAN pis deux inédits JUST SINGING A SONG WONT CHANGE THE WORLD et SEE CHANGE qui sera chanté….deux fois..En effet, Neil Young nous annonce placidement qu’il aimerait refaire la chanson …
Nous sommes prets pour un final étourdissant.
COWGIRL IN THE SAND accompagnée d’une longue, sauvage et passionnante improvisation éléctrique. Enorme morceau de plus de 10 minutes, on est projeté dans un autre monde, Neil Young nous emmène dans des travées électriques généreuses et complexes, lyriques et émouvantes. Il caresse et torture ses guitares . Il semble absorber par ses solos, immergé dans un orage sonique, ivre de ses sons, de cette improvisation sans mesure.
Les mots ne peuvent pas décrire la façon dont il déchire le temps sur une quinzaine de minutes.Il joue comme en état de transe, il ondule, il vibre, et transmet ses vibrations , fait vivre chaque chanson comme on ne l’imagine pas.
Solis de guitare crades, bruyants mais si envoûtants. Tout simplement époustouflant , une grande puissance émotionnelle pour moi qui suit juste à 2 mètres , juste derrière la barrière. Un mur du son de grande dimension, un public hypnotisé par cette guitare en feu, qui n’en finit plus de hurler.
« « I see a woman in the night,With a baby in her hand,Under an old street light,Near a garbage can,Now she puts the kid away,and she's gone to get a hit,She hates her life,
and what she's done to it,There's one more kid,that will never go to school,Never get to fall in love,never get to be cool.
Keep on rockin' in the free world,Keep on rockin' in the free world,Keep on rockin' in the free world,Keep on rockin' in the free world.
C’est parti ! fin de concert démoniaque, par l’une des meilleures chansons de Neil Young, ROCKIN IN THE FREE WORLD..la reference, avec un son énorme, puissant, fédérateur et rassembleur, Colmar est à genoux ! La Les Paul ne tient plus, c’est évident ce soir, les amis fantomes de Pearl Jam sont dans la salle et écoutent cette chanson..Nous nous énivrons tous dans le monde libre de Neil Young
Du putain de rock lourd, incandescent, mélangé à de l’acoustique, des trésors inédits, Nous trainons éblouis, groggy, imprégné de tous ces moments magiques. Rock ‘n’ Roll can never die ! La lune ne faiblit pas. Sensation de plénitude.
Concert d’une beauté et d’une sécheresse inégalé !
Rappel sous une ovation énorme avec A DAY IN THE LIFE ( des Fab Four) ! qui me laissera sans voix jusque tard dans la nuit.Larsen infernal, le chanteur maltraite à 63 ans les cordes de sa guitare, elles cassent une à une..Version allongée, grunge au maximum.
Grandiose.
Ce soir, Mr Neil Young a fait la leçon . A n’importe qui..N’inporte qui…
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Sujet: Neil Young Foire aux Vins Colmar 2008 
Lun 18 Aoû 2008 - 14:32
Mais pas un mot sur le pinard 
