C’est peu dire que j’attendais de voir enfin les Fleshtones sur scène. Bientôt trente ans que j’achète régulièrement les albums de ces new-yorkais devenus au fils des ans de vrais légendes d’un certain état d’esprit rock’n’roll. Pensez donc, trente ans sans un seul tube, des milliers de concerts, une longue traversée du désert après leur période de succès d’estime (au début des années 80), un line-up quasi inchangé depuis leurs débuts (seul le bassiste Ken Fox n’est là que depuis une quinzaine d’années !). En arrivant dans cette salle des fêtes de la banlieue de la Rochelle, quelle ne fut pas ma surprise de tomber sur Peter Zaremba derrière le stand merchandising. Le temps de réaliser et de faire disparaître la pointe d’appréhension, il a disparu prétextant d’aller chercher de la monnaie pour le gars qui était devant moi pour acheter un CD des… Bellrays, qui assurent la tournée avec eux. Je ne le reverrai pas. Plus tard on verra le bassiste Ken Fox prendre la relève… Je me rabats sur le bar, mais mollo, la route sera longue pour rentrer à la maison. Trois groupes sont programmés avant eux et le premier vient de démarrer, Detroit 7, de Tokyo. Deux filles (guitare/chant et batterie) et un bassiste, pour hum, comment dire, un espace de metal hurlant bien fatigant pour les oreilles. Mais je n’avais encore rien entendu, car le duo suivant, Magnetik (from Bordeaux), firent encore pire dans le genre bavard hurlant bien prétentieux (guitare/ batterie). Bref quand les Bellrays montèrent sur scène, je fus au moins soulagé d’entendre des mélodies et des riffs de guitares dignes de ce nom. Un sacré groupe aussi, ces Bellrays, une chanteuse noire bien enveloppée (disons aux formes généreuses) à la voix très soul, un guitariste teigneux et une section rythmique en plomb. Le son n’est pas terrible, un peu trop fort pour une si petite salle mais on peut commencer à sérieusement taper du pied. Il est 23h30 quand les Bellrays terminent leur set, la salle se vide direction le bar et je reste à l’intérieur pour voir nos 4 Fleshtones faire eux-mêmes leurs réglages d’instruments et de micros, détendus, blaguant avec le public resté dans la salle. Puis ils s’éclipsent et le public fait son retour. Les lumières s’éteignent et retentissent les premières notes de basses de
Hexbreaker (l‘hymne
super rock des Fleshtones). On scrute la scène mais c’est des coulisses sur le coté de la salle qu’ils arrivent les uns derrière les autres fendant la foule pour monter sur scène ! Et c’est parti pour une bonne heure de rock’n’roll et de bonne humeur. Un set des Fleshtones se passe autant sur scène que dans la foule, puisque un escalier est aménagé devant la scène et qu‘ils viennent régulièrement nous rendre visite. Grimpés sur des chaises pour
The Vindicators (Keith Streng , le guitariste à un mètre devant moi) ou pour un concours de pompes sur
Push Up Man, obligeant quelques spectateurs à s’éxécuter (me suis défilé sur ce coup-là…). Zaremba réussit même à faire asseoir tout le public. Les titres défilent, pas de fin, pas de rappel, jusque un brûlant
Burning Hell (Ain’t no heaven! Ain’t no burning hell!) et un explosif
Communication Breakdown (Led Zep). Puis ils repartent comme ils étaient venus, les uns derrière les autres par la coulisse.
Quelques belles
photos de la soirée.
Beaucoup de vidéos circulent, je vous en ai choisi une de Saint-Germain-en-Laye le samedi suivant (entretemps ils ont joué à Bergerac, Lyon, Marseille, Dijon, Reims et Calais, se déplaçant à neuf dans un combi avec les Bellrays…)
Hard Lovin’ Man/Hitsburgh, USAEnfin, Peter Zaremba (chanteur) a écrit de bien jolies choses sur la vie en tournée sur son
blog. C’est en anglais, certes, mais cela dit bien ce qu’est la vie de ce groupe animé d’une foi inébranlable en ce qu’ils font.
Long live the Fleshtones !