Le constat, à l'époque, était bien vu de la part d'Hervé Picart sur le mépris des rock critics
sur le Quo, cela n'a guère changé aujourd'hui.
CHRONIQUE DE HERVE PICART MAGAZINE BEST DECEMBRE 1977 N° 113 Page 76
11° Album 1977 33T Réf : Vertigo 9102 014
Il est devenu à peu près systématique de faire passer les Quo pour de sombres crétins, leur musique pour un modèle de débilité , et de prétendre que Hello = Quo = On the level = Blue for you = toujours la même chose . Par ailleurs on vous fera croire que les Damned, les Ramones et autres sont des ballons d'oxygène pour le rock, qu'ils apportent la Nouveauté et qu'ils manient le second degré avec une finesse remarquable.
N'importe quoi. Il est vrai que les Quo est un groupe de boogie qui a toujours fait du boogie et qui en fera encore sur son lit de mort, mais lorsque l'on écoute d'affilée, par exemple, « Quo » et ce tout neuf « Rockin' all over the world », on se rend compte que nos Quo ont fait pas mal de chemin, qu'ils ont évolué, oui monsieur, bonifié, mais oui, et qu'ils font preuve d'intelligence et de finesse, oui, dans le renouvellement, oui oui oui, de leur fonds musical de base. Damned ! Autour d'un boogie qui reste plus que fondamental, nos chers Status Quo font à présent graviter de jolies thèmes arpèges, quelques mesures d'un reggae à peine esquissé, toutes choses qui donnent un petit air neuf à leur boite à musique sans pour autant renier sous la pression de l'actualité et de la mode. Les Stones font exactement la même chose, mais personne n'oserait leur reprocher ; il est des choses auxquelles on ne peut pas toucher, et aussi des victimes désignées de la critique. Quo fait partie de la seconde catégorie, on se demande encore pourquoi. Tout ce que ladite critique célèbre à l'heure actuelle ; énergie, retour aux sources du rock, Quo nous l'offre depuis bientôt une décennie, avec un égal mépris pour les apprêts, les images factices. A croire que ce qui est bon chez les uns est mauvais chez les autres pour une simple question d'enrobage. Tout cela a des relents de racisme musical, à n'en pas douter. Oh, et puis tant pis, s'ils ne veulent pas rentrer dans la fête, s'ils ont trop de complexe pour se laisser glisser dans une défonce JOYEUSE, cela ne nous empêchera nullement de nous régaler de ce « Rockin' all over the world » si bien fait, direct sans être fruste, qui démontre que, vraiment, Quo n'est pas si bête que ça.